coup d'oeil

un peu de tout. un peu de moi , un peu de toi un peu du monde.

mardi, janvier 16, 2007

Par passion.

Nadya Tuéni

Un peu de culture libanaise, orientale, après tout c'est ce qui les construit, ces personnes qui me fascinent par leurs passions, leur combat...en mémoire de Gebran, de l'amoureux du verbe et de l'écriture


Ils sont morts à plusieurs
C'est-à-dire chacun seul
sur une même potence qu'on nomme territoire
leurs yeux argiles ou cendres emportent la montagne
en otage de vie.

Alors la nuit
la nuit jusqu'au matin
puis de nouveau la mort
et leur souffle dernier dépose dans l'espace la fin du mot.
Quatre soleils montent la garde pour empêcher
le temps d'inventer une histoire.

Ils sont morts à plusieurs
sans se toucher
sans fleur à l'oreille
sans faire exprès
une voix tombe: c'est le bruit du jour sur le pavé.

Crois-tu que la terre s'habitue à tourner?
Pour plus de précision ils sont morts à plusieurs
par besoin de mourir
comme on ferme une porte lorsque le vent se lève
ou que la mer vous rentre par la bouche...

Alors
ils sont bien morts ensemble
c'est-à-dire chacun seul comme ils avaient vécu.

(Poèmes pour une histoire, 1972)

2 Comments:

  • At mai 10, 2007 12:04 PM, Anonymous Anonyme said…

    Salut jeune Tourangeau.
    C'est Julien du forum des JUDF.
    Je me permets de t'envoyer ce petit poème que tu devrais apprécier si tu étais à Bercy le 18 avril. Souvenirs, souvenirs...

    "La rose et le Réséda" de Louis Aragon
    Celui qui croyait au ciel celui qui n'y croyait pas
    Tous deux adoraient la belle prisonnière des soldats
    Lequel montait à l'échelle et lequel guettait en bas

    Celui qui croyait au ciel celui qui n'y croyait pas
    Qu'importe comment s'appelle cette clarté sur leur pas
    Que l'un fut de la chapelle et l'autre s'y dérobât

    Celui qui croyait au ciel celui qui n'y croyait pas
    Tous les deux étaient fidèles des lèvres du coeur des bras
    Et tous les deux disaient qu'elle vive et qui vivra verra

    Celui qui croyait au ciel celui qui n'y croyait pas
    Quand les blés sont sous la grêle fou qui fait le délicat
    Fou qui songe à ses querelles au coeur du commun combat

    Celui qui croyait au ciel celui qui n'y croyait pas
    Du haut de la citadelle la sentinelle tira
    Par deux fois et l'un chancelle l'autre tombe qui mourra

    Celui qui croyait au ciel celui qui n'y croyait pas
    Ils sont en prison Lequel a le plus triste grabat
    Lequel plus que l'autre gèle lequel préfère les rats

    Celui qui croyait au ciel celui qui n'y croyait pas
    Un rebelle est un rebelle deux sanglots font un seul glas
    Et quand vient l'aube cruelle passent de vie à trépas

    Celui qui croyait au ciel celui qui n'y croyait pas
    Répétant le nom de celle qu'aucun des deux ne trompa
    Et leur sang rouge ruisselle même couleur même éclat

    Celui qui croyait au ciel celui qui n'y croyait pas
    Il coule, il coule, il se mêle à la terre qu'il aima
    Pour qu'à la saison nouvelle mûrisse un raisin muscat

    Celui qui croyait au ciel celui qui n'y croyait pas
    L'un court et l'autre a des ailes de Bretagne ou du Jura
    Et framboise ou mirabelle le grillon rechantera
    Dites flûte ou violoncelle le double amour qui brûla
    L'alouette et l'hirondelle la rose et le réséda

     
  • At septembre 16, 2007 2:53 PM, Anonymous Anonyme said…

    j'ai l'air con maintenant avec mon "ça fait longtemps que je suis plus venue, mais je profite de mon passage pour souligner encore une fois la sagesse du Moyen-Orient, que l'on croit perdue à cause du terrorisme. Que nenni! Les poésies coulent comme une source de mots plus doux et significatifs les uns que les autres, mais qui ne se placent pas les uns au-dessus des autres. Une parenthèse d'émotion et de quiétude dans ce monde de brutes plus occidentées qu'on ne le croit."


    Bon tant pis, je le dis quand-même :
    ça fait longtemps que je suis plus venue, mais je profite de mon passage pour souligner encore une fois la sagesse du Moyen-Orient, que l'on croit perdue à cause du terrorisme. Que nenni! Les poésies coulent comme une source de mots plus doux et significatifs les uns que les autres, mais qui ne se placent pas les uns au-dessus des autres. Une parenthèse d'émotion et de quiétude dans ce monde de brutes plus occidentées qu'on ne le croit.


    la redondance d'informations, on la voit tous les jours à la télé.
    La redondance d'informations, on la voit tous les jours à la télé.

    LN
    LN

    :)
    :)

     

Enregistrer un commentaire

<< Home